Cacao ivoirien : des enfants réalisent souvent un travail dangereux

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ABIDJAN (AFP) — La majorité des enfants qui travaillent dans les plantations de cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, "ont été impliqués au moins une fois dans un travail dangereux", notamment le port des charges lourdes et le "brûlage", selon un rapport officiel publié vendredi.
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Un adolescent pulvérise un produit de traitement dans une plantation de cacao, en 2001 en Côte d'Ivoire.





ABIDJAN (AFP) — La majorité des enfants qui travaillent dans les plantations de cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, "ont été impliqués au moins une fois dans un travail dangereux", notamment le port des charges lourdes et le "brûlage", selon un rapport officiel publié vendredi.

Plus de 53% des enfants interrogés ont été impliqués directement dans "le port de charges lourdes", et plus de 16% dans des opérations de "brûlage" du cacao, selon le rapport final d'une enquête de l'Agence nationale d'appui au développement rural (Anader).

Pour les travaux de "traitement de pépinières" et "d'épandage d'engrais" et de "pesticides", les pourcentages d'enfants impliqués sont respectivement de 11,5%, 8,4% et 4,6%, mais ces taux passent à 19,1%, 20,4% et 35,5% en "exposition indirecte", indique le rapport.

"Les enfants dont l'âge varie entre 6 et 14 ans sont les plus exposés aux travaux dangereux", selon l'enquête menée par l'Anader de décembre 2007 à février 2008 dans 36 villages sur 18 départements.

Les plantations de cacao dans les régions visitées sont très souvent des petites exploitations familiales (94%) où la plupart des enfants participent aux travaux de la cacaoculture (89%), relève l'enquête qui constate une moyenne de six enfants par foyer.

La plupart des enfants impliqués dans la cacaoculture ont un lien de parenté avec le couple d'exploitants (pour 76% le père et 72% la mère) ou un membre de la famille. "Moins de 2% des enfants n'est pas membre du ménage", souligne le rapport.

"Des preuves manifestes de restriction de liberté ou d'abus sur enfants vivant dans les ménages de producteurs de cacao n'ont pas pu être formellement établies par l'étude", indique le rapport qui affirme que "sur 1.313 enfants interrogés, aucun d'entre eux n'a déclaré être lié par la dette".

Fautes de moyens, seuls 63% sont toutefois scolarisés, et sur ces enfants, 60% ne savent pas lire et 22% lisent difficilement, indique le rapport.

Cette enquête a été réalisée à la suite d'une menace d'interdiction qui pesait sur la Côte d'Ivoire en raison d'une réglementation imposée par les Etats-Unis pour éliminer le travail des enfants dans les plantations de cacao.

Une enquête internationale évaluait en 2005 à environ 200.000 le nombre d'enfants dans les plantations de Côte d'Ivoire, dont 150.000 utilisés à l'épandage des pesticides.

Le 19 juin, un responsable ivoirien a affirmé que la menace s'était "éloignée", les acteurs étant tombés d'accord sur la nécessité de mettre en place sur une large échelle "avant la fin 2010" le processus en cours de "certification" garantissant la non-utilisation d'enfants dans la cacaoculture.

Le cacao et le café représentent 40% des recettes d'exportations du pays et environ 20% de son PIB. Environ un tiers du cacao ivoirien est exporté aux Etats-Unis.

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Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5gQMLyHz2fvPyK895qdculnMmkFIw