Cacao ivoirien : Gbagbo "ne veut pas laisser la pagaille s'installer"


"La filière n'est pas bien gérée (...). Mais le binôme café-cacao est la plus grande partie de l'économie ivoirienne, donc on ne peut pas laisser la pagaille s'installer dans cette filière là", a-t-il indiqué dans un entretien diffusé par la télévision publique (RTI).
"Si la filière est mal gérée, car elle est mal gérée, ça ne regarde pas l'Etat et ce n'est pas l'argent de l'Etat qui est dilapidé? La gestion de la filière, ce n'est pas le chef de l'Etat qui en est responsable", a-t-il toutefois souligné.
Le café/cacao ivoirien est en proie à l'agitation sociale depuis plusieurs mois, une partie des planteurs accusant les responsables des structures de gestion privées de la filière, nées de sa libéralisation à la fin des années 90, de détournements de fonds massifs et de "pillage systématique".
A la question de savoir s'il pensait que les paysans producteurs de café cacao étaient heureux, M. Gbagbo a dit: "Non, je pense qu'ils ne le sont pas", en rappelant avoir demandé la semaine dernière à la justice ivoirienne d'enquêter sur ces importants détournements de fonds présumés qui font actuellement les gros titres de la presse nationale. "Quand je me suis rendu compte que cette pagaille allait en grandissant, j'ai demandé au procureur de se saisir du dossier et s'il découvre qu'il avait des malversations, qu'il poursuive (les auteurs) sans retourner me voir", a souligné M. Gbagbo.
La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, qui représente avec le café 40% de ses recettes d'exportations et environ 20% de son PIB. L'Etat ivoirien est traditionnellement très lié à cette juteuse filière aux revenus très opaques et à l'origine de nombreuses fortunes privées, dont le manque de transparence est régulièrement pointé du doigt par les institutions internationales.
