Le dernier jour de la confiserie Saint-Siffrein

saint-siffrein
Photo Cyril Hiély
SOCIAL / Hier, le site qui fabriquait des pâtes de fruits a définitivement fermé
Les salariés ont dit au revoir à leur usine. Pour certains, c'est trente années de travail à la confiserie qui s'achèvent dans la douleur. Les employés vont désormais penser à leur futur.

Les mines déconcertées, les salariés sont sortis hier matin devant l'usine de pâtes de fruits. Un dernier jour de travail pour ceux qu'on avait surnommé les "Saint-Siffrein" durant tout le conflit social qui s'est déroulé depuis l'automne dernier sans que rien ne viennent empêcher son issue fatale: la suppression de 80 emplois. Seules deux personnes de la confiserie ont choisi de partir pour Chambéry, là où la direction leur proposait un reclassement après la fusion, fin 2007, avec Coppélia, une confiserie-chocolaterie.

En blouses blanches, devant l'entrée, ils se sont réunis sous ces mêmes banderoles qui, en définitive, n'auront servi à rien: "Non à la fermeture". "Les locaux, on ne sait pas ce qu'ils vont devenir. Ils sont à la vente, indiquait hier Daniel Gendre de la CGT. Il faudrait qu'on voie avec la Cove. Le foncier industriel est rare sur le bassin.

" La communauté d'agglomération justement, les salariés lui en veulent. " Comment ne pas être déçus lorsqu'on voit que les deux plus gros investissements de cette année, c'est 14,5M€ pour un centre aquatique (lire page précédente, ndlr) et 14 autres millions pour une piste cyclable…, poursuit le syndicaliste. Une réunion a eu lieu pour établir un diagnostic du territoire. Après, tout est une question de compétences. La CoVe s'est adressée à Madame le sous-préfet pour organiser une table ronde. Elle n'a jamais donné de suites." Le coeur était donc loin d'être à l'ouvrage mardi matin. "On a fait six plateaux, c'est tout, précisait une employée. On va se faire un petit gueuleton entre nous pour se dire au revoir. Et voilà".

Pas de vacances

Une autre bataille va maintenant s'engager pour les Saint-Siffrein, faites de démarches administratives auprès du Pôle emploi. Une cellule de reclassement a bien été mise en place par la direction "mais on ne nous a proposé que des emplois précaires, des CDD ou de l'intérim", indique Gilbert Amat, qui se retrouve au chômage avec son épouse. "Le 2juillet, on devait avoir une réunion avec une personne du Pôle emploi. Elle a été annulée. Pour nous, ça va pas être des vacances", termine Iris Berlanger, syndicaliste et membres du CE.

Liée depuis 1955 à Carpentras, la confiserie était un fleuron de l'économie de la ville, un élément du patrimoine. Avec sa fermeture, hier, c'est une page de l'histoire locale qui s'est définitivement refermée… sans le moindre politique venu apporter son soutien. Dans l'indifférence la plus totale.

Par Mélanie Ferhallad (mferhallad@laprovence-presse.fr)
Publié le mercredi 1 juillet 2009 à 17H22


Source : http://www.laprovence.com/articles/2009/07/01/854483-A-la-une-Le-dernier-jour-de-la-confiserie-Saint-Siffrein.php