À la recherche du génome du cacao

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Le mystère de la Caramilk est sur le point d'être résolu. Ou du moins celui du cacao, principal ingrédient du chocolat, surtout depuis que l'on connaît ses vertus et que les tablettes de chocolat noir gagnent en popularité. Un groupe travaille à séquencer le génome du cacao.
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La multinationale du chocolat Mars investira 10 millions de dollars dans le Chocolate Genome Project. (Photo Bernard Brault, La Presse)

Le mystère de la Caramilk est sur le point d'être résolu. Ou du moins celui du cacao, principal ingrédient du chocolat, surtout depuis que l'on connaît ses vertus et que les tablettes de chocolat noir gagnent en popularité. Un groupe travaille à séquencer le génome du cacao.

Mars, la multinationale du chocolat, était très fière d'en faire l'annonce jeudi dernier. Elle investira 10 millions de dollars dans le Chocolate Genome Project. Le département de l'Agriculture américain est aussi de l'aventure, de même que IBM, qui fera l'analyse des données recueillies par les scientifiques. Ils croient pour l'instant que le cacao compte entre 400 et 500 millions de paires de base. L'humain en a plus de trois milliards. Le groupe se donne cinq ans pour relever le défi. Les résultats de la recherche seront publiés par l'entremise d'un organisme de ressources agricoles américain, les séquences d'ADN ne pouvant être brevetées.

Des recherches du genre ont déjà été menées sur le maïs, le riz et le blé. Quel est l'intérêt d'investir tant dans la recherche d'une culture non vivrière, alors que la Terre est en pleine crise alimentaire?

C'est précisément l'intérêt, ont plaidé les scientifiques. Environ 70% des cacaoyers du monde poussent en Afrique. Les dernières récoltes ont été mauvaises à cause des conditions climatiques défavorables. Sécheresses dans certains cas, inondations ailleurs. Une meilleure connaissance de l'arbre permettrait de mieux le cultiver. Et peut-être d'améliorer sa génétique pour le rendre plus résistant à ces nouvelles réalités climatiques.

Le Dr Howard-Yana Shapiro, de Mars, a toutefois refusé de discuter de la possibilité de faire du cacao OGM lorsqu'un reporter de la BBC l'a questionné sur le sujet. «Les chercheurs du monde auront accès à notre travail, le génome du cacao, a-t-il dit. Nous ne pouvons pas savoir ce qu'ils en feront.»

Stéphanie Bérubé

Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20080630/CPSCIENCES/806300607/1020/CPSCIENCES